1925-1937

La consécration

L’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes Paris, avril-octobre 1925 : une étape cruciale
Classe 13, Art et Industrie des Textiles : il est membre du Comité d’admission. Principal collaborateur de Paul Follot (architecte-installateur de la Classe), conseiller artistique pour la scénographie.
Il expose ses tissus d’ameublement, toiles imprimées, soieries, édités notamment par Cornille et Brunet-Meunié ;
Des tapis et moquettes Jacquard exécutés par la Manufacture Française de Tapis et Couvertures (MFTC) ;
Deux stores de dentelle, pièces d’exception réalisées selon des techniques entièrement artisanales par Figuès, Atoch & Cie. Pour l’ensemble de ses créations, il est couronné d’un Grand Prix.

Classe 14, Art et Industrie du Papier : Il expose de nombreux modèles de papiers peints, édités notamment par Le Mardelé et par CH.-H. Geffroy. Il est récompensé d’une médaille d’argent.

Classe 6, Art et Industrie du Verre, présidée par Jacques Gruber : pour son vitrail « La Crucifixion », exécuté par l’Atelier Damon, il reçoit un Diplôme d’Honneur.

Au Pavillon de l’Ambassade française, réalisé par la Société des Artistes décorateurs, René Crevel crée deux grands panneaux – huiles sur toile – pour l’Antichambre conçue par Paul Follot.

Il joue un rôle de tout premier plan au Pavillon de la VIIe Région économique (Limoges, Limousin et Charentes) : il illustre la couverture du catalogue, fait partie de la Commission désignée par le Comité Régional et les exposants pour la présentation des objets exposés et les relations avec la presse.
Il se révèle surtout comme l’un des artistes céramistes les plus novateurs : il crée trois paires de grands vases. Les six pièces sont exceptionnelles et les décors de Crevel constituent un tournant dans l’art décoratif de la porcelaine. Le vase octogonal au décor de danseuses blanches et de musiciens noirs, dont la forme est de Chabrol, restera au regard de l’Histoire comme l’un des premiers exemples du style Art déco.
Par ailleurs, pour les manufactures Martin et Duché, La Porcelaine Limousine ou les Porcelaines François, dont il est le conseiller artistique, il a composé de nombreux décors d’assiettes. Il a aussi créé des services aux formes et aux motifs modernistes pour la manufacture Chabrol et Poirier, qui obtient un Grand Prix.

À l’issue de la manifestation, il reçoit un diplôme commémoratif comme membre du Comité d’admission de la Classe 13, Textiles. Pour l’ensemble de ses créations, il est récompensé d’une Médaille de vermeil par La Renaissance française.


1925-1934 : Les années fastes
Novembre 1925
Début de la collaboration avec la Manufacture nationale de Sèvres : il dessine plusieurs décors d’assiettes et d’un grand vase (forme Rapin n° 15).

1926
Le 16 janvier, il est primé au Concours pour la création d’un flacon de parfum, organisé par la SEAI pour la Maison Houbigant. Sur 700 projets déposés, le projet de René Crevel, avec ceux de Pierre d’Avesn ou Yvonne Fourgeaud, fait partie des 16 récompenses ex æquo décernées après les trois primes. Il est ensuite exposé aux Cristalleries Baccarat, rue de Paradis, dans le 10e arrondissement de Paris.

Lors de la « Saison d’Art » à la Manufacture nationale de la Tapisserie de Beauvais, il expose les tapis réalisés avec la MFTC et la manufacture de Tapis d’Orient à Tlemcen en Algérie (14 avril-5 octobre).

Crée tous les vitraux de l’église Notre-Dame de Seuil, dans les Ardennes (reconstruite dans le style Art déco après avoir été dévastée par les bombardements de 1918) : 18 vitraux dont un grand vitrail « patriotique », commémoratif de la Grande Guerre (5,30 x 2,81 m).

Au Salon d’Automne, il expose de nouveaux papiers peints édités par CH.-H. Geffroy, dont il est le dessinateur exclusif. Présente un ensemble exceptionnel de 5 tapis au point noué exécutés et édités par Le Point Sarrazin, en Aveyron (5 novembre-19 décembre).

Dans le domaine du tapis, il travaille aussi avec les manufactures d’Aubusson : Hamot Frères, les Éts Marcel Coupé, Aux Fabriques d’Aubusson, pour lesquelles il crée des modèles uniques.

Commence la construction de sa maison à Saint-Cloud, 2 Chemin de Suresnes.

1927
Au Salon des Indépendants, première présentation de ses tapis au point noué édités par le Grand Magasin À la Place Clichy – qui lance une Collection de trente-deux tapis modernes d’après les maquettes de Gustave Fayet, Bénédictus, Coudyser, Crevel, Dangon, Yvonne Fourgeaud, Gaudissart, Gislain, Francis Jourdain, Mme Kehrling, Solange Patry-Bié, Siclis et Jacques Vergé (21 janvier-27 février).

À la « Saison d’Art » de Beauvais, expose des modèles de tapis réalisés en tissage Jacquard ou au point noué mécanique par la MFTC (4 juin-10 octobre).

Crée les premiers papiers peints Le Velouté, marque déposée par la Maison CH.-H. Geffroy. Les présente en avant-première au Salon des Artistes décorateurs (10 mai-10 juillet). Puis crée une Collection, avec Maurice Dufrène, Jacques Klein et Francis Jourdain. Dessine toutes les publicités du Velouté de CH.-H. Geffroy.

Pour la revue Papiers Peints et Tentures, René Crevel tient la chronique « Critique d’Art…iste », en alternance avec René Gabriel et Guillaume Janneau. Ses articles paraissent en juin, puis en août et en octobre.

Au Musée Galliera, à l’Exposition L’Art de la Soie (juin-octobre) on présente ses nouveaux modèles de soieries d’ameublement. À l’Exposition générale d’Art appliqué, Le Décor de la vie (hiver 1927-1928) ses tapis sont à l’honneur. L’un des modèles exposés fait partie du portfolio 12 Tapis au point noué édité par À La Place Clichy.

Architecte-décorateur ensemblier de la librairie Le Temps retrouvé rue Richepanse (ou Richepance) : il dessine la devanture, crée l’ameublement et la décoration (décembre).

1928
Emménage dans sa maison-atelier à Saint-Cloud, 2 chemin de Suresnes. Geste architectural unique, elle apparaît comme l’un des exemples emblématiques du style Art déco.

Naissance de son fils Claude, Maurice le 9 avril à Saint-Cloud.

Début de la collaboration avec Jean Crouzillard qui ouvre la galerie d’art Legédé, dédiée à la céramique, au sein du magasin Le Grand Dépôt, rue Drouot. Dès le mois de janvier, René Crevel expose en permanence ses nouvelles créations.
En juin, première grande exposition temporaire de la Galerie, Pour orner la table et embellir le Home : expose les modèles d’assiettes et les vases récemment créés pour la Manufacture de Sèvres.

Il est l’un des protagonistes de l’Exposition Toile imprimée et papier peint du Musée Galliera (printemps).
L’exposition où ses créations sont à l’honneur est aussi la dernière manifestation artistique où l’on peut voir ses modèles fabriqués par Geffroy : durant l’hiver qui suit, son usine est détruite par une inondation et l’entreprise CH.-H. Geffroy ne s’en relèvera pas.

À la « Saison d’Art » de Beauvais, expose de nouveaux modèles de tapis (28 avril-10 juillet).

Présente, pour la première fois au Salon des Artistes décorateurs, un ensemble mobilier : « un coin de salon » édité par la Société Noël, faubourg Saint-Antoine (8 mai-10 juillet).

Architecte décorateur, il transforme entièrement la célèbre bijouterie Gustave Sandoz, 10 rue Royale à Paris : crée un mobilier exclusif, agence le décor et dessine la devanture (inauguration le 8 juin).
Architecte décorateur à l’Hôtel de Paris, grand hôtel de style « paquebot » construit boulevard de la Madeleine par les architectes Charles Nicod et Émile Molinié :
Dans le hall d’accueil, Il crée l’ameublement du vaste atrium central, ainsi que du petit salon attenant – qu’il décore d’un grand panneau peint.
Au-rez-de-chaussée de l’immeuble, il transforme entièrement « le Viel », l’un des plus anciens et des plus réputés restaurants de Paris.
Au premier sous-sol, en-dessous du restaurant, il crée le bar Viel, qu’il agence, décore et meuble. L’Hôtel de Paris et le Viel (restaurant et bar américain) ouvrent en milieu d’année.
Au deuxième sous-sol, auquel on accède par un escalier qu’il dessine, il aménage et décore une salle des fêtes, pour thés et soupers dansants : Le Magdala, inauguré le 29 novembre.

Participe à l’Exposition organisée par le Grand Magasin B. Altman & Co, sur la Cinquième Avenue à New York : 20th Century Taste in the New Expression of the Arts in Home Furnishings. Le mobilier français est représenté par Ruhlmann, Dominique, Leleu, Léon Jallot et René Crevel, avec un meuble d’appui à deux vantaux en laque bleue gravée rehaussée d’argent. Son décor, archer et antilope, séduit les décorateurs américains, qui s’en inspirent. La Maison Noël en fait l’illustration de toutes ses publicités.

Crée trois grandes affiches de cinéma pour le film réalisé par Arsène Durec, Le Désir (sortie en novembre).

Au Salon d’Automne, il expose un nouvel ensemble mobilier : une « salle à manger », bois et métal, à dominante vert et jaune, éditée par la Société Noël. Un grand panneau décoratif couvre le mur sous un plafond lumineux en gradin.
Présente des services de table en porcelaine de Limoges, exécutés par les manufactures Robert Haviland & Le Tanneur et Bernardaud, édités par les Ateliers d’Art Legédé-Le Grand Dépôt (4 novembre-16 décembre).

Prête son concours, avec Eugène Alluaud, Lalique, Jallot, Subes, Suzanne Lalique, Jean Dufy, Auguste Delaherche. à l’exposition La Table française aux Galeries La Boétie (novembre).

Est l’un des artistes contemporains les plus représentés à la grande Rétrospective de la Céramique française de 1860 à 1928 de la galerie Legédé (à partir du 20 décembre).

1929
Nombreuses expositions à Paris et à l’étranger :
Au Salon de l’École française (8 janvier-1er février), expose modèles de napperons et services de table. 

À l’Exposition française au Caire, en Égypte (mars-avril) : il est couronné d’un Grand Prix dans la section Céramique (Classe 73). Ses créations (assiettes décorées et services de table), éditées par le Grand Dépôt, sont ensuite exposées dans les toutes nouvelles « Maisons d’Art français » fondées par Jean Crouzillard au Caire et à Alexandrie.

Au Salon des Artistes décorateurs (7 mai-7 juillet), présente un ensemble important d’assiettes décorées, services de table, services à gâteaux, services à thé (exécutés par Bernardaud & Cie et la manufacture Robert Haviland & Le Tanneur, édités par les Ateliers d’Art Legédé-Le Grand Dépôt). Est membre du jury du 20e concours de la SEAI.

À l’Exposition internationale de Barcelone, en Espagne (20 mai 1929-15 février 1930), il expose avec la Société des Artistes décorateurs de nouveaux modèles d’assiettes. De nombreuses pièces sont également présentées par le Consortium de la céramique et la Chambre syndicale des Arts décoratifs de la Table. Puis ses créations sont exposées dans les Maisons d’Art français à Barcelone, Madrid, Séville, Gijon et Oviedo.

À Paris, présentation en avant-première à la galerie Legédé des pièces qu’il a réalisées avec Jules Sarlandie, maître-émailleur à Limoges : ces émaux, coupes, pots, vases, font la couverture de la revue Les Échos d’Art en juillet.

À Vienne en Autriche, à l’automne, ses services de porcelaine sont exposés au Salon français des industries d’Art et de luxe dans le cadre de la Foire internationale, puis à la Maison d’Art français.

À Paris, dans le cadre du cent-cinquantenaire de la porcelaine de Limoges, est l’un des artistes majeurs de l’exposition La Porcelaine contemporaine de Limoges au Pavillon de Marsan (novembre-décembre).

Au Salon d’Automne (3 novembre-22 décembre), René Crevel est l’un des principaux artistes exposants dans la section Céramique : Ses deux « ensembles de table » – assiettes de porcelaine et linge de table créés en harmonie à partir du même motif – constituent une innovation dans les Arts de la Table. (Porcelaine exécutée par la Manufacture Balleroy. Linge de table par la Maison Forest).

Présente aussi de nombreuses pièces dont il a, pour la plupart, créé les formes et les décors : assiettes à déjeuner ou à dessert, légumiers, théières, tasses (porcelaines Bernardaud, Robert Haviland & Le Tanneur, Lanternier, Granger, Martin & Duché).

Et huit vases émaux exécutés par Sarlandie.

Expose par ailleurs les premiers modèles de papiers peints qu’il a créés pour les Éditions d’Art (Essef) de la Société française des papiers peints.

Ses émaux font partie de l’Exposition consacrée à Jules Sarlandie par la galerie Legédé, puis à l’Exposition L’Émail moderne à la galerie Drouet (décembre 1929-janvier 1930).

1930
À la IVe Exposition de la Décoration française (Fédération des industries d’art), Pavillon de Marsan (février-mars), les créations de René Crevel occupent une large place : chez Hamot (Aubusson) sont exposés un tapis, l’un de ses fauteuils en tapisserie et une grande tapisserie murale, Le Cavalier : devenue la propriété de l’État du Canada, elle est aujourd’hui conservée au Musée de la civilisation, à Québec.
Un même stand réunit Marcel Coupé, qui expose l’un de ses tapis, Cornille qui présente ses tissus et la Société Noël qui a réalisé son mobilier, siège tubulaire recouvert de velours et coiffeuse moderniste, bois et métal.

Ses papiers peints, avec ceux de Ruhlmann, La Compagnie des Arts français, Primavera et La Maîtrise, font partie de la Collection 1930-1931 « Édition d’Art Essef ». Les modèles sont réunis dans un Album dont il illustre la couverture.

De nombreux services de table en porcelaine et vases émaux (éditions les Ateliers d’art Legédé-le Grand Dépôt) figurent dans la manifestation.

Exposition internationale de Liège, en Belgique (avril-novembre) : fait partie, avec Balleroy, Bernardaud et Simone Thiénot, du jury de la Classe 72b, Céramique d’ameublement et céramique d’art. Participe à la Classe 73a, Verrerie d’Art, où sont exposés ses émaux : le jury international lui décerne un Grand Prix.

XXe Salon des Artistes décorateurs (14 mai-13 juillet) : présente un ensemble mobilier important (édition Société Noël) : une salle de séjour en deux parties, un salon avec bar d’appartement et une salle à manger. Ainsi que des vases émaux exécutés par Sarlandie. Ensemble mobilier et émaux font partie de la sélection de Marcel Chappey pour le portfolio publié à l’initiative de la Société, Le XXe Salon des Artistes décorateurs.

Exposition Le Décor de la Table au Musée Galliera (juin-octobre) : première exposition muséale à mettre en scène des « ensembles complets », du mobilier aux services de table, couverts, nappes, verres, décorations. « La Table » de René Crevel fait la couverture de la revue Les Échos d’Art en juillet.

IIIe Exposition internationale d’Art industriel contemporain, Decorative Metalwork and Cotton Textiles, aux États-Unis : ses pièces émaillées sont exposées successivement Museum of Fine Arts, Boston (15 octobre-10 novembre), Metropolitan Museum of Art, New York (1-18 décembre 1930), Art Institute, Chicago (19 janvier-15 février 1931), Museum of Art, Cleveland (11 mars-5 avril 1931).

Projet architectural innovant – concept et esthétique : l’Autos-relais (édifice à l’architecture avant-gardiste, conçu pour fournir jour et nuit tous les services, accueillir et héberger les automobilistes).

1931
Architecte décorateur de la Société des Grands Hôtels, réalise agencement et décoration de prestigieux établissements :
À l’Hôtel Continental, quartier Vendôme, il dessine la façade et réalise la décoration et l’ameublement du restaurant « Les Tuileries » (ouverture le 4 juin).

Architecte décorateur de la Maison du Portugal – premier Office de tourisme du Portugal en France – rue Scribe : il crée la façade pour laquelle il utilise un matériau nouveau, le verre-mural Desagnat, et tout l’intérieur (inauguration officielle le 8 juin).

Architecte décorateur de nombreux magasins et boutiques de luxe, devantures et intérieurs : il transforme par exemple la ganterie « Nicolet », rue Duphot, la boutique de chaussures de luxe « Unic », boulevard Saint-Martin. Crée le magasin « Frigéco », 114 avenue des Champs-Élysées.

Crée aussi des intérieurs privés luxueux, comme celui de Madame Célérier à Paris.

À l’Exposition Coloniale internationale (Paris, 6 mai-15 novembre), il est récompensé d’un Diplôme d’Honneur dans la Classe 72, céramique. Sont également primés Jules Sarlandie et Bernardaud, pour lequel il a créé spécialement de nouveaux modèles d’assiettes.

Dans ses peintures de paysages, son style s’infléchit vers un « réalisme simplifié ». L’un de ses tableaux, L’ancienne rue Seigneur ou rue Oscar-Grindel, est acquis par Gustave Couturier, maire de Fécamp, qui en fait don au nouveau Musée de la Ville. Au Salon d’Automne, pour la première fois depuis 1925, René Crevel expose deux peintures (1er novembre-13 décembre). Commence aussi une série de toiles pour lesquelles il s’inspire de ses grands thèmes décoratifs : nus, baigneurs, cavaliers. Dans ces peintures il adopte une esthétique cubisante, dans une palette de gris colorés. À l’automne il peint Le Cavalier à l’oiseau, huile sur toile. La Manufacture de Sèvres choisit le tableau comme modèle pour le décor de l’un de ses grands vases (vase Aubert 19).

Participation à l’exposition Le Limousin vu par les artistes au Sylve, galerie d’art du Bûcheron, rue de Rivoli, Paris (novembre).

Participation à l’exposition Céramistes modernes, musée de la Céramique de Sèvres (décembre).

1932
Nouveau projet architectural rapidement mis en œuvre par l’Union Nationale Automobile : un modèle standard de station-service « Relais de France », construit en série, qui est implanté sur les grandes routes de France.

Participe à la rénovation de l’Hôtel Astoria, l’un des plus anciens palaces des Champs-Élysées ; Il aménage, au sous-sol, un bar restaurant.

Architecte décorateur, il crée le bar qui se trouve dans l’enceinte de la station-service ultramoderne de la Société Técalémit. Dans ce vaste complexe qui se construit tout près des Champs-Élysées, en plein cœur de Paris, René Crevel signe, avec le « Bar Técalémit », tout en métal, une décoration d’avant-garde (ouverture en octobre, 31 rue de Berri).

1933
Expositions à la galerie du Cygne et à la Maison de France, avenue George-V, à Paris : pièces de la Manufacture de Sèvres.

Au Salon d’Automne (1er novembre-10 décembre) il expose notamment Le Chalutier, huile sur toile, dont il fait don l’année suivante au Musée de Fécamp.

Participe à la XXIIIe Exposition de la Société des Artistes normands au Musée de Rouen (novembre).

1934
Au printemps, il crée pour la Manufacture de Sèvres les décors de 8 carreaux (plaquettes) et une grande plaque en faïence ; des modèles d’assiettes en porcelaine et le décor d’un vase à couvercle (vase Rapin 11) L’Automne, figures.

Participation à l’exposition La Normandie vue par les artistes, Le Sylve, galerie d’art du Bûcheron, Paris (mars).

Au Salon des Artistes décorateurs, expose ses papiers peints édités par Nobilis (4 mai-8 juillet).

Participation à l’exposition Œuvres récentes de la Manufacture de Sèvres, galerie Charpentier, Paris (juin).

Architecte décorateur il conçoit un décor entièrement nouveau pour l’Hôtel de Paris de Monte-Carlo (juin).

L’été, il part sur la côte normande à la découverte des ports, Port-en-Bessin, Barfleur, puis Carteret, Granville, le Mont Saint-Michel. Peint d’innombrables aquarelles. Dans ses tableaux, il développe aussi une nouvelle thématique autour des « travailleurs de la mer », marins, pêcheurs, ravaudeurs, calfats, ramasseurs de galets et de sable, et oriente une partie de son œuvre vers un certain « réalisme social ».

Présente quelques-unes de ces peintures au Salon des Échanges, Parc des Expositions, Porte de Versailles (décembre 1934-janvier 1935).

En décembre, il crée un nouveau décor : paysage avec Cavalier et baigneuse pour un grand vase (Aubert 19) réalisé par la Manufacture nationale de Sèvres.

Fonde sa propre entreprise de décoration « Société CREVEL R. et Cie » à son adresse, 2 chemin de Suresnes à Saint-Cloud (21 décembre).


1934-1937 : Une renommée au service de la profession
1934-1935
Après avoir milité pendant deux ans aux côtés de Jean Crouzillard pour constituer le Groupement des Syndicats professionnels de peintres, sculpteurs, décorateurs, graveurs, René Crevel est élu membre du Comité des décorateurs.
Puis fait partie du bureau de la Fédération Nationale des Artistes et Artisans d’Art (trésorier avec Auguste Heiligenstein). Participe à la première exposition pluridisciplinaire de la Coopération des Métiers d’Art dans le nouvel espace ouvert au Grand Dépôt, la Galerie « Art » (11 décembre 1934-31 janvier 1935).

1935
Conçoit un projet innovant : la création d’« abris routiers » aux arrêts d’autocars sur tout le territoire. Projet d’intérêt public, élaboré pour soutenir l’activité des architectes, des artistes, des artisans (à partir d’un modèle standard, et de plusieurs gabarits, les architectes et décorateurs de chaque région pourront créer des « abris routiers » qui tiennent compte du paysage, avec un rappel esthétique local).

Les services à thé et à dessert qu’il a décorés pour la Royal Worcester Company, l’une des plus anciennes et prestigieuses Maisons britanniques, font partie de l’exposition – Exhibition of English Pottery Old and New – au Victoria and Albert Museum, à Londres (avril-août).

Participation au 1er Salon de la porcelaine et des émaux limousins et berrichons, inauguré le 7 juin à Paris, gare d’Orsay : nombreuses pièces réalisées par les porcelaineries de Limoges et par la Manufacture de Sèvres.

Ses papiers peints sont présentés par Nobilis au Salon des Artistes décorateurs (3 mai-14 juillet 1935).

Dans cette période, crée de nombreux papiers peints : pour la Société française des papiers peints, les Éts Desfossé et Karth, et de plus en plus pour Isidore Leroy, entreprise leader du secteur.
Compose des modèles de tapis pour la Manufacture Française de Tapis et Couvertures. Crée régulièrement les cartons de somptueux sièges en tapisserie pour Hamot à Aubusson.

Participation à l’exposition Cinq Siècles de Tapisseries d’Aubusson, Musée des Arts Décoratifs, Paris (novembre-décembre).

Au Salon d’Automne (1er novembre-8 décembre), présente pour la première fois des panneaux décoratifs réalisés en carreaux de porcelaine émaux grand feu, matériau nouveau mis au point à Limoges par Bernardaud. Illustre entièrement la brochure « L. Bernardaud & Cie, revêtements artistiques ». Expose par ailleurs le tableau Les Ravaudeux (Étretat).

Prend part au Salon des Échanges, aux côtés de peintres comme Camoin, Cosson, Zingg, Cavaillès ou Souverbie (Parc des Expositions, décembre 1935-janvier 1936).

1936
Au 1er Salon de peinture de Saint-Cloud, organisé par son ami le Docteur François Debat, Il expose tableaux et aquarelles (mars).

Participe à l’exposition Les Artistes normands à la galerie L’Art et la Mode, Paris (avril).

Au Salon d’Automne, il expose des aquarelles (10 octobre-11 novembre).

Nombreux projets d’architecture pour le tourisme et le sport : hôtels populaires de vacances, de 80 à 500 chambres. Stades : projet pour le premier grand stade de la Principauté de Monaco (stade Louis-II) ; projet pour le stade à édifier Porte de Saint-Cloud à l’occasion de l’Exposition internationale de 1937.

Collaboration étroite avec les Éts Desagnat : René Crevel crée huit panneaux décoratifs réalisés à partir d’un matériau industriel innovant mis au point par Gaston Desagnat : ils constituent la première série des « Fresques Desagnat ».

Expose deux de ces panneaux : Femmes aux oiseaux et Femmes au bain, pour la première fois au Salon des Artistes décorateurs (6 mai-6 juillet).

À l’exposition L’Invitation au voyage au Musée Galliera (mai-octobre), il présente Nymphes/Fresque Desagnat qu’il a créée spécialement : la SEAI qui organise le concours annuel du Musée Galliera lui décerne une plaquette d’argent et la prime.

L’Illustration, alors premier magazine au monde, lui commande une fresque pour décorer son stand au Salon de la TSF qui a lieu au Grand Palais (septembre). Il crée une grande allégorie stylisée : Les Cinq Continents lisant L’Illustration.

Créateur et Directeur artistique des Éts Desagnat, René Crevel mène de nombreux projets. Réalise notamment toute la décoration murale de la célèbre brasserie parisienne La Pépinière (Place Saint-Augustin, 8e arrondissement).

La Fresque Femmes aux oiseaux fait l’objet d’une commande publique pour l’Exposition internationale de 1937.


René Crevel architecte à l’Exposition internationale des Arts et des Techniques dans la vie moderne Paris, mai-novembre 1937
René Crevel, Camille Chevalier et Armand Néret sont choisis pour édifier le Centre artisanal (annexe Maillot). Armand Néret est nommé architecte en Chef de la Classe 9-Artisanat, René Crevel président du jury de sélection artistique, chargé de choisir mobilier et objets domestiques à fabriquer pour l’Exposition.

Architecte, il apporte sa contribution essentielle au pavillon, le « Palais de l’Artisanat », qui constitue le pôle du Centre artisanal.

René Crevel est couronné par les jurys du Groupe V, Urbanisme-Architecture : Classe 17, Aménagement des Villes et des Campagnes, il reçoit avec Néret et Chevalier une Médaille d’or pour la « Collectivité du centre artisanal ».
Classe 21, Ouvrages d’art. Édifices publics et à usage public, présidée par Auguste Perret : il est récompensé d’un Diplôme d’Honneur pour le « Pavillon de l’Artisanat ».

Il est également primé :
Groupe VII-Bâtiment : Classe 31, Marbrerie, céramique, revêtements assimilés : il reçoit une Médaille d’or pour ses décors de revêtements artistiques Bernardaud & Cie.

Groupe VIII-Décoration intérieure et mobilier : Classe 43, Papiers peints : il obtient une Diplôme d’Honneur « en tant qu’auteur de modèles et créateur pour Isidore Leroy ».